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pi - particule kalama - son, bruit |
On considère souvent que pi est une des plus grande difficultés grammaticales du toki pona. Souvent la confusion vient du fait que l'on cherche à raccorder pi à une catégorie grammaticale existante en français (article, préposition, etc.) alors que pi n'a en réalité aucun équivalent réel en français.
Définition : la particule pi est utilisée pour regrouper des mots composés lorsque ces mots composés sont utilisés comme qualificatifs d'un nom.
On se souvient qu'on a vu à la leçon 3 que les qualificatifs sont ajoutés un par un, et qu'ils précisent tous la signification du nom qu'ils qualifient. Comparons ces phrases (souvenons-nous : tomo telo = salle d'eau, telo nasa = alcool).
Dans la première phrase, telo qualifie tomo, puis nasa qualifie l'ensemble telo tomo. L'usage de pi permet de remettre le curseur à zéro et de faire en sorte que les qualificatifs restants qualifient le mot suivant pi au lieu du mot initial. Ainsi, dans la deuxième phrase nasa est le qualificatif de telo, et c'est l'ensemble telo nasa qui qualifie tomo.
Autres exemples :
pi permet également d'utiliser les adjectifs composés comme pona lukin :
De même que l'un des usages des qualificatifs est d'indiquer la notion de possession, cela est vrai également des qualificatifs composés avec pi.
Exemple avec les pronoms composés (mi mute, etc) :
Encore un exemple avec ala :
Nous avons vu que les qualificatifs supplémentaires sont habituellement ajoutés à la fin. Ce n'est néanmoins pas possible avec pi si le qualificatif supplémentaire se rapporte au mot de tête (et non au mot composé suivant pi) :
C'est également le cas avec les pronoms, même si d'habitude on les ajoute à la fin :
pi sert à regrouper ensemble des qualificatifs. On ne doit donc pas l'utiliser entre un mot et son unique qualificatif. On ne dit pas *jan pi wawa mais jan wawa.
Par ailleurs, même si les constructions avec pi s'expriment souvent en français utilisant le mot « de », il ne faut pas traduire systématiquement « de » par pi :
kalama signifie « son », « bruit ». kute est un verbe signifiant « écouter », « entendre ».
nasin signifie « chemin » mais aussi « méthode ». Ce dernier sens permet de traduire le français « comme », « comment ».
Il n'y a pas de consensus parmi les tokiponistes sur la façon de traduire « parler au sujet de ». Certains utilisent un complément d'objet direct, donnant à toki transitif le sens de « parler de ». D'autres recommandent d'utiliser la préposition généraliste lon, mais ça pose un problème car du coup il y a risque de confusion avec par exemple un complément de lieu.
Personnellement j'utilise et je recommande e. C'est le plus logique et le moins ambigu. Mais jan Sonja (qui a créé le toki pona) recommande lon, au motif qu'il y a rarement ambiguïté. En final il faut être capable de comprendre les deux tournures.
Traduisez ces phrases du français au toki pona.
L'enfant de Keli s'amuse. | |
Je suis tokiponiste. | |
C'est un ami musicien. | |
Le pilote d'avion mange. | |
Miaou. | |
Qui est gros dans ce groupe? | |
Nos maisons sont abimées. | |
Comment fait-on cela? |
Et maintenant essayez de traduire du toki pona en français.
kili pi jan Linta li ike. | |
len pi jan Susana li jaki. | |
mi sona ala e nimi pi ona mute. | |
mi wile ala toki lon kalama musi. | |
mi wile toki e meli. | |
sina pakala e ilo telo len kepeken nasin seme? | |
jan Wasintan li jan lawa pona pi ma Mewika. | |
wile pi jan ike li pakala e ijo. |